Info génétique
Extrait de la Revue Ayrshire – édition avril-mai-juin 2018
Parlons génétique…
Ayrshire Canada considère important d’informer les éleveurs sur les sujets d’ordre génétique. Nous souhaitons informer les éleveurs, susciter des réflexions et favoriser les discussions sur des bases génétiques solides et généralement reconnues.
Comme pour votre entreprise, Ayrshire Canada doit s’assurer que son troupeau (la race) reste sur les rails et réponde aux besoins de l’industrie, tout en respectant ses réalités génétiques. Cette tâche de supervision est donc « léguée » au comité d’amélioration de la race. Vous comprendrez que, dans un contexte de discussion visionnaire, il faut s’assurer que les membres du comité puissent prendre des décisions éclairées et qui ne laissent pas trop de place à l’improvisation.
En janvier dernier, nos discussions se sont entre autres tournées sur les résultats phénotypiques de la race en production et en conformation. Les tableaux #1-2-4 ont été utilisés lors d’une présentation de M. Brian Van Doormaal, directeur général au Réseau laitier canadien (RLC).
Tableau #1
Le tableau #1 présente la relation entre les indices génétiques exprimés en Valeur Élevage Estimée (VEE) et la production potentielle des vaches. Ainsi, les filles d’un taureau avec une épreuve de +1500 kg de lait auront un potentiel de production de 24 326 kg en 3 lactations, comparativement à 19 741 kg pour celles d’un taureau possédant une épreuve en lait de -1500, soit un écart important de 4 585 kg en 3 lactations, ou une différence de ±764 kg pour chaque strate de 500 kg de lait.
Tableau #2
Gras & Protéine / Fat & Protein
Le tableau #2 montre le niveau de production potentielle de solides totaux. Les filles d’un taureau possédant une épreuve de +60 en gras et +48 en protéine ont un potentiel de production de 1 802 kg de solides (gras + protéine) en 3 lactations. Celles d’un taureau à zéro (0) kg de VEE produiraient un total de 1 635 kg de solides en 3 lactations, soit une différence de 98 kg de moins.
Dans un contexte plus réaliste, il serait plus judicieux de présenter les avantages financiers de la façon suivante. Il faut considérer que chaque 20 kg de VEE en gras et 16 kg de VEE en protéine représente ±9 kg de gras et ± 7kg de protéine de potentiel de production supplémentaire par lactation, et ce, peu importe le niveau de régie. Dans cet exemple, basé sur le prix moyen payé du gras et la protéine (moyenne 12 mois : mai 2017 à mai 2018) (tableau #3), le revenu supplémentaire potentiel des vaches de 1ère lactation serait de 3 607 $ pour un troupeau de 65 vaches.
Tableau #3
Un troupeau qui est déjà à un niveau de production supérieur à la moyenne de la race verra lui aussi une hausse de production comparable. Cette tendance à la hausse se répétera pour chacune des lactations supplémentaires. Nous pourrions aussi dire que le coût de production sera inférieur, puisque plus de kilos de solides seront produits par kg d’aliments servis, kg/stalle, kg/employé, etc….
Tableau #4
Conformation
Le tableau #4 montre que les filles d’un taureau avec une épreuve en conformation de +10 obtiennent une moyenne de classification de 80,8 points, comparativement à une moyenne de 79,9 points pour les filles d’un taureau avec une épreuve de +5. Il s’agit donc d’une différence minime de 0,9 point par strate de 5 points de conformation. Puisque la longévité est influencée par la conformation, il faut toujours la considérer lors des croisements. L’aspect esthétique demeure important au Canada, il est donc difficile de l’ignorer… Par contre, il ne serait pas judicieux de rejeter de son programme d’élevage un taureau sous prétexte qu’il fera une grande différence dans le résultat final de la classification du troupeau ou de la race.
En conclusion, le niveau de régie influencera grandement les résultats phénotypiques des troupeaux et de la race. De façon générale, l’utilisation des taureaux et des femelles avec des potentiels génétiques plus élevés donneront des résultats positifs qui s’exprimeront en fonction de la régie des troupeaux.