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Historique

La race Ayrshire est originaire des régions montagneuses du comté de Ayr, en Écosse; pays où la topographie varie du niveau de la mer à 2000 pieds dans les montagnes. La température est constante de l’été à l’hiver, ni trop chaude, ni trop froide.

La race a développé sa caractéristique de rouge et blanc autour de 1800 mais n’a été reconnue qu’en 1814. Son arrivée au Canada s’est effectuée au début de 1800 par l’entremise de pionniers écossais. L’Association des importateurs et des éleveurs Ayrshire de la province de Québec fut fondée en 1870.

En Ontario, on fonda l’Association Ayrshire du Canada en 1872. Ce n’est que le 10 mars 1898 que ces deux associations ont fusionné pour former l’Association des éleveurs Ayrshire du Canada. L’Association fut incorporée le 1er janvier, 1901.

La race Ayrshire canadienne est renommée à travers le monde comme étant une source génétique de sujets laitiers de qualité supérieure.

Les vaches Ayrshire combinent la production de lait et le niveau de composantes dans le lait nécessaires aux besoins du marché mondial. De plus, la race Ayrshire possède le plus bas niveau de comptage leucocytaire au Canada.

Elles sont réputées pour leur conformation fonctionnelle, elles sont exemptes de toutes maladies génétiques notables, elles vêlent facilement et s’adaptent bien aux conditions climatiques variables, voir même difficiles.

D’hier à aujourd’hui

Récit de l’histoire de la race Ayrshire au Canada, par M. Ross Butler, écrit au début des années 1970. 

ORIGINE

L’AYRSHIRE est la seule race de vache laitière originaire des îles Britanniques. Elle a été développée dans le comté d’Ayr, dans le sud-ouest de l’Écosse.

Si son origine réelle reste obscure, il est établi qu’avant 1760, l’Ayrshire avait atteint un niveau de développement tel qu’elle était reconnue comme une race distincte.

L’Ayrshire a été créée pour répondre à un besoin précis : une vache laitière était nécessaire. Les races existantes n’étaient pas adaptées aux conditions climatiques et alimentaires de l’Écosse. La rareté des pâturages dans les fermes des collines exigeait une vache dotée d’excellentes qualités de voleur pour se nourrir. Seuls les bovins indigènes du comté pouvaient y parvenir de manière satisfaisante dans ce territoire accidenté. Quelques hommes se sont donc donné pour mission d’améliorer cette race indigène, dotée de la santé, de la vigueur et de l’endurance nécessaires pour résister aux conditions difficiles et aux maigres rations issues des champs.

À cette époque, il était évident que de nombreux agriculteurs d’Ayr avaient entendu parler du nouveau bétail hollandais venu du continent et que plusieurs de ces bonnes vaches laitières étaient importées en Angleterre. Ainsi, en Écosse, un certain John Orr, résidant près de Kilmarnock, fit venir des vaches de ce type. Vers 1750, le comte de Marchmont acheta à l’évêque de Durham, en Angleterre, plusieurs vaches et un taureau que l’on pensait être des vaches Teeswater, ancêtres des Shorthorn. Un autre chef local, John Dunlop, introduisit également de loin des vaches remarquables par leur taille. On pensait qu’elles appartenaient à la race hollandaise et furent bientôt connues dans la région sous le nom de vaches Dunlop. C’est vers 1780 que cette lignée améliorée de vaches importées et de bétail indigène fut définitivement établie et, dès 1790, la région devint célèbre pour le bétail qui était exporté vers les comtés voisins. Ces nouvelles lignées furent responsables du changement de couleur, passant du noir et blanc du bétail indigène de l’époque au brun et blanc de la race Ayrshire. Quoi qu’il en soit, les fondations solides et bien établies de la race furent posées entre 1760 et 1850, et son évolution marquée est confirmée par le fait que la Highland and Agricultural Society décerna pour la première fois des prix à l’Ayrshire en 1814, récompensant les taureaux et les génisses.

Ainsi, en rassemblant les preuves disponibles, on a pu reconstituer l’histoire de l’Ayrshire. L’ingéniosité et le soin méticuleux dont ils firent preuve en utilisant les ressources disponibles, alors qu’il n’existait encore ni livre généalogique, ni registre des ancêtres, ni aucune règle interdisant les croisements avec d’autres races, mais uniquement par des accouplements judicieux, ont permis à ces éleveurs adroits d’Ayrshire de continuer à produire les bovins les plus utiles à leur usage. Au cours des années qui ont suivi, les descendants de ces agriculteurs écossais constructifs, qui ont conçu et produit la race, ont pu constater que cette souche était largement reconnue comme un atout majeur pour l’industrie laitière mondiale.

DÉVELOPPEMENT

L’histoire nous apprend que des vaches laitières furent introduites de Grande-Bretagne dans le Bas-Saint-Laurent vers 1625 par les colons venus occuper le territoire concédé par le roi Jacques 1er à Sir William Alexander sous le grand sceau d’Écosse. Compte tenu de l’origine de ces colons, on peut supposer sans risque qu’ils apportèrent d’Écosse les mêmes souches bovines que celles qui furent les ancêtres de la race Ayrshire. On sait que l’importation des premières Ayrshires de race pure remonte clairement à l’arrivée de navires écossais qui les apportaient pour les passagers. Ces bovins étaient vendus à leur arrivée dans les ports de Québec et de Montréal, à l’est du pays. Bien qu’il n’existe pas d’historique précis de la race Ayrshire au Canada à ses débuts, il semble que le premier importateur ait été Lord Dalhousie, gouverneur général du Canada en 1821.

La première importation d’Ayrshires aux États-Unis aurait eu lieu en 1822 par H. W. Hills, de Windsor, Connecticut. Cependant, en 1837, la Société pour la promotion de l’agriculture du Massachusetts a procédé à des importations. D’autres introductions se sont poursuivies par intervalles pendant vingt à trente ans, puis ont progressivement cessé. Les descendants de ces bovins ont été élevés et développés dans les États de la Nouvelle-Angleterre. Lorsque les importations d’Écosse ont repris au cours des vingt dernières années, les Ayrshires américains étaient des animaux considérablement différents de la race moderne développée en Écosse. Ils étaient majoritairement rouges, avec une moindre quantité de blanc, et étaient de grande taille, ce qui les appelait le type américain, tandis que le type écossais était principalement blanc et plus raffiné.

 Ces dernières années, la race a été importée en grand nombre aux États-Unis et au Canada, et les animaux importés de type écossais ont établi le caractère standard de la race.

La robustesse de l’Ayrshire lui confère une grande adaptabilité à certaines régions de l’Est des États-Unis et de la province de Québec. Là où les conditions de pâturage sont difficiles, l’Ayrshire s’est développée et s’est forgée une réputation grâce à sa capacité unique à gagner sa vie et à produire de bons résultats dans des conditions difficiles qui auraient découragé ses races sœurs. C’est pourquoi le bastion de l’Ayrshire en Amérique se trouve dans les régions les moins productives de notre pays, où elle règne en maître et s’est imposée comme la vache économe des fermiers.

CARACTÉRISTIQUES

De taille moyenne, les Ayrshires pèsent en moyenne un peu plus de 450 kg et les taureaux, à partir de 680 kg. Elles sont souvent considérées comme les plus belles des races laitières en raison de leurs lignes remarquablement droites et de la douceur de leur dos. C’est une caractéristique particulière de la race : le dos fortement porté marque le style et se prolonge sur la croupe, sans encolure prononcée comme chez certaines autres races. Cette symétrie se reflète également dans les magnifiques mamelles des meilleures vaches.  La forme, la position des trayons et les nervures font du pis de l’Ayrshire un modèle idéal et constituent un signe distinctif marquant de cette race.

En ce qui concerne la couleur, les taches acajou tacheté, brun foncé et rouge de toutes nuances, et blanc en toutes proportions, ne se mélangent pas, mais sont distinctes. Les taches sont souvent très dispersées en petits motifs, créant un effet distinctif et magnifique de petits îlots de couleur parsemés dans la robe blanche du corps. On observe généralement un motif foncé près du cou et sur la tête, puis à l’extrémité de la queue, puis sur le corps à des degrés divers. Cependant, aucune distinction n’est faite quant à la couleur des animaux.

Le trait le plus remarquable de cette race sont les cornes. Elles sont dressées et généralement fortes, surtout chez le mâle. Bien dressées, elles présentent une allure très gracieuse et ajoutent de la dignité. Les cornes doivent avoir une texture cireuse avec une pigmentation orange et jaune devenant plus foncée à l’extrémité.

La tête est forte et, chez le mâle, elle est très marquée.  On remarque une absence notable de peau lâche ou de loquet sous la mâchoire. À cet égard, l’Ayrshire a une gorge plus nette que toutes les autres races, ce qui, chez les vaches, confère une apparence soignée à la tête, signe d’une race économe. L’encolure est gracieuse, fine et sa partie inférieure est nette. Ces animaux sont peut-être plus lisses que d’autres, avec une harmonie et une rondeur des traits du corps. La poitrine est pleine et profonde ; le menton est droit ; la cuisse est musclée et le pis est très bien attaché, descendant loin vers l’avant sur le ventre et attaché haut derrière. La sole ou le bas du pis est droit, les trayons sont bien espacés et de meilleure taille qu’aux premiers temps du développement de la race dans ce pays.

En production, l’Ayrshire est connue comme la vache à 4 %, ce qui correspond à la moyenne générale de la teneur en matière grasse du lait de la race. Le lait, bien que plus blanc que d’autres, présente une texture de caillé fin et est idéal pour la fabrication de fromage. Cet idéal était important lors des phases de formation de la race, et de nombreux fromages ont été fabriqués dans la région natale de l’Ayrshire au cours de son développement. Aujourd’hui, ce type de lait est très adaptable à l’alimentation des jeunes vaches, car le petit caillé se digère plus facilement que le lait contenant de gros globules gras.

Il est peut-être significatif que les éleveurs d’Ayrshire se soient spécialisés dans la production à long terme, ou tout au long de la vie. Cette caractéristique permet d’obtenir des vaches à longue durée de vie, capables de produire régulièrement, année après année, de manière rentable. Une pression considérable est exercée sur cette production tout au long de la vie, et ces records sont classés comme Production Méritoire, la Classe Sceau d’Or comptant 45 000 kg de lait ou plus à leur actif.  Plus de quarante vaches Ayrshire canadiennes sont qualifiées dans cette classe. Cent quatorze se sont qualifiées dans la classe de Production Méritoire, Sceau d’Argent, avec 34 000 kg de lait ou plus à leur actif. Aux États-Unis, on compte cent quatre-vingt-quatre vaches de 45 000 kg.

AMÉLIORATION

L’Association des éleveurs et importateurs d’Ayrshire du Canada (qui compte des membres au Québec et dans une partie de l’est de l’Ontario) a été fondée en 1870. Une deuxième organisation, la Dominion Ayrshire Breeders’ Association (qui compte des membres en Ontario et ailleurs au Canada, à l’exception du Québec), a été créée en 1872. Ces deux associations ont fusionné en 1898 pour former l’Association canadienne des éleveurs d’Ayrshire, qui existe encore aujourd’hui et assure avec brio la promotion de la race au Canada. Elle compte environ 2 000 membres.

Aux États-Unis, l’Association des éleveurs d’Ayrshire, située à Brandon, au Vermont, a été fondée en 1875 et constituée en société en 1886. À ce jour, elle a enregistré 227 433 femelles et 63 577 mâles. Elle compte 4 421 membres.

 En Écosse, l’Ayrshire Cattle Herd Book Society a été fondée en 1877. Aujourd’hui encore, l’Ayrshire demeure la principale race laitière écossaise et a joué un rôle majeur dans l’amélioration des troupeaux laitiers et la création de races modifiées, notamment en Finlande et en Suède. L’Ayrshire s’est répandue en Europe plus que toute autre race laitière que nous connaissons. Elle a également pris de l’importance en Nouvelle-Zélande, en Afrique du Sud et en Amérique centrale.

En tant que race laitière dans notre environnement américain, l’Ayrshire semble promise à un brillant avenir. Combinant un degré remarquable de beauté et d’utilité, un style caractéristique et une vivacité remarquable, de grâce et de vigueur, elle est forte, robuste, spacieuse et productive. La belle Ayrshire occupera toujours une place de plus en plus importante dans le cœur des éleveurs laitiers.

Au Canada, selon les tests de performance, 10 375 vaches Ayrshire, tous âges confondus, ont produit en moyenne 4 600 kg de lait et 180 kg de gras sur une période de 365 jours, soit un pourcentage moyen de gras de 4,08 %. Parmi celles-ci, la vache Ayrshire canadienne ayant produit le plus de lait et 610 kg de gras sur une période de 365 jours, est Ardgowan Valda, importée d’Écosse, avec 14 000 kg de lait et 610 kg de gras, soit 4,35 %.  La race Ayrshire canadienne la plus productive en termes de production à vie et également championne du monde est Macdonald Dorothy, avec 77 000 kg de lait et 2,3 800 kg de matière grasse (4,24 %) en neuf lactations. Ce record mondial était auparavant détenu par Springburn Lovely Pet, également Ayrshire canadienne, avec 70 000 kg de lait et 2 900 kg de matière grasse (MG) et une moyenne de 4,13 % de matière grasse (MG). Ce record a été établi en onze lactations.